Terroir 1996 banner
IVES 9 IVES Conference Series 9 Caractérisation des terroirs viticoles champenois

Caractérisation des terroirs viticoles champenois

Abstract

Le vignoble champenois s’étend sur 35 300 ha en Appellation d’Origine Contrôlée dont 30 000 sont en production. Il couvre principalement 3 départements: par ordre d’importance, la Marne (68 % de la superficie en appellation), l’Aube (22 %) et l’Aisne (10 %), et de manière plus anecdotique la Haute Marne et la Seine et Mame. C’est un vignoble jeune (pour plus de la moitié de la superficie, les viticulteurs n’ont l’expérience que d’une seule génération de vignes), et morcelé (plus de la moitié des exploitations s’étendent sur moins de 1 ha; la taille moyenne d’une parcelle cadastrale est de 12 ares). En 1990, le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) a lancé une opération de zonage du vignoble champenois à l’échelle de 1/25 000ème (MONCOMBLE et PANIGAI, 1990). Cet organisme, qui assure à la fois des missions de recherche et de développement en matière viticole en Champagne, s’est alors trouvé confronté à 2 types de problèmes concernant son réseau expérimental actuel:

– il est difficile d’extrapoler les données issues d’une parcelle expérimentale à une zone plus large pour établir des cartes thématiques sur l’ensemble du vignoble. Pour pouvoir extrapoler ces résultats ponctuels, il faudrait définir la parcelle expérimentale par des caractéristiques qu’il est possible de spatialiser, par exemple des unités de terroir.
– il est parfois difficile de répondre précisément par manque de référence à des problèmes que les viticulteurs soumettent au CIVC. Les réponses pourraient être affinées s’il était possible de rattacher avec un minimum de données facilement accessibles (sondages à la tarière, mesure de la pente et de l’orientation, etc.) la parcelle du viticulteur qui pose problème à un site expérimental où les informations sont plus exhaustives.

L’objectif est donc de :
– définir des unités de terroir homogène de manière objective et reproductible,
– choisir, au sein de ces unités, des sites représentatifs où il serait possible d’implanter des observatoires de la vigne. Ces observatoires permettront de décrire et de mieux comprendre le fonctionnement de la vigne, voire de caractériser le type de vin pour une année donnée, en relation avec le terroir.
La mise en place de ce réseau impliquera une reconfiguration du réseau expérimental actuel du CIVC. L’objectif n’est pas de multiplier les parcelles expérimentales, ce qui deviendrait ingérable, mais de concentrer sur une trentaine de sites dispersés dans tout le vignoble un maximum de mesures et d’analyses en fonction des conditions de milieu naturel bien définies. Cela n’empêchera pas de conserver quelques sites expérimentaux plus “légers”, pour mieux comprendre la répartition spatiale de certains phénomènes. L’objectif est d’aboutir à 3 niveaux d’analyse:
– les observatoires qui représenteront le niveau le plus fin, mais dont le nombre sera limité à une trentaine de sites. Ce réseau expérimental sera une plate-forme commune et normalisée d’expérimentation à long terme (10 à 15 ans) et deviendra un véritable outil d’aide à la gestion appliquée des vignes. On peut estimer qu’en une quinzaine d’années, le modèle entre la plante et son environnement, selon un type d’année climatique, sera suffisamment stable et robuste pour être utilisable et extrapolable.
– un réseau d’expérimentation “plus léger” concernant certaines thématiques. Comme précédemment, ce réseau sera normalisé. On cherche en effet à éviter les problèmes d’interprétation des résultats à cause de données manquantes.
– des enquêtes réalisées auprès des viticulteurs qui permettent d’avoir de manière rapide une information spatiale sur l’ensemble du vignoble mais dont l’exploitation est parfois difficile du fait d’un manque de référentiel commun.
Les étapes de notre travail (Doledec, 1995) ont été :
– définir l’objet d’étude, “le terroir”, et informatiser les données disponibles. Le terroir est défini comme un ensemble de facteurs du milieu naturel en interaction (sol, sous-sol, relief). Compte tenu de l’hétérogénéité des parcelles (la superficie moyenne d’une parcelle cadastrale est de 12 ares), il est impossible de prendre en compte l’impact de l’homme, notamment par ses techniques culturales pour l’ensemble du vignoble champenois.
– estimer la qualité du jeu de données. Les données issues de la carte des sols font plus spécialement l’objet d’une étude de la justesse des notations utilisées par les techniciens. La comparaison entre la typologie de solums effectuées par le pédologue et celle issue d’une classification statistique permet d’affiner la carte des sols.
– déterminer les composantes principales des terroirs. Le choix de ces composantes repose sur la disponibilité de données informatisables et sur la connaissance d’avis d’experts mettant en évidence la relation entre des paramètres du milieu naturel et le comportement de la vigne.
– croiser les modalités des composantes principales des terroirs, pour aboutir à une carte des terroirs à 1/25000ème. Cette carte a été comparée à un zonage de la précocité de la vigne réalisé par des viticulteurs sur une commune.
– choisir, d’après la carte des terroirs obtenue, des sites potentiels pour l’implantation d’observatoires de la vigne.

DOI:

Publication date: March 25, 2022

Type: Poster

Issue: Terroir 1996

Authors

ANNE FRANCE DOLEDEC (1), M.C. GIRARD (2), D. MONCOMBLE (1), L. PANIGAI (1), M.C. VIRION (1)

(1) Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne, 5, rue Henri Martin, 51204 Epemay
(2) Institut National Agronomique, 78850 Thivervai Grignon

Tags

IVES Conference Series | Terroir 1996

Citation

Related articles…

The weak role of organic mulches in shaping bacterial communities in grapevine

The interest in sustainable and ecologic agricultural practices in grapevine has grown significantly in recent years in the context of ecological transition. Organic mulches are treatments that support the circular economy and positively affect the soil and the plant. They are an alternative to herbicides and other conventional practices since they may influence soil moisture, erosion, structure and weed control. However, their effects on the soil and must microbiota remain unknown.

Using δ13C and hydroscapes as a tool for discriminating cultivar specific drought response

Measurement of carbon isotope discrimination in berry juice sugars at maturity (δ13C) provides an integrated assessment of water use efficiency (WUE) during the period of berry ripening, and when collected over multiple seasons can be used as an indication of drought stress response. Berry juice δ13C measurements were carried out on 48 different varieties planted in a common garden experiment in Bordeaux, France from 2014 through 2021 and were paired with midday and predawn leaf water potential measurements on the same vines in a subset of six varieties. The aim was to discriminate a large panel of varieties based on their stomatal behaviour and potentially identify hydraulic traits characterizing drought tolerance by comparing δ13C and hydroscapes (the visualisation of plant stomatal behaviour as a response to predawn water potential). Cluster analysis found that δ13C values are likely affected by the differing phenology of each variety, resulting in berry ripening of different varieties taking place under different stress conditions within the same year. We accounted for these phenological differences and found that cluster analysis based on specific δ13C metrics created a classification of varieties that corresponds well to our current empirical understanding of their relative drought tolerances. In addition, we analysed the water potential regulation of the subset of six varieties (using the hydroscape approach) and found that it was well correlated with some δ13C metrics. Surprisingly, a variety’s water potential regulation (specifically its minimum critical leaf water potential under water deficit) was strongly correlated to δ13C values under well-watered conditions, suggesting that base WUE may have a stronger impact on drought tolerance than WUE under water deficit. These results give strong insights on the innate WUE of a very large panel of varieties and suggest that studies of drought tolerance should include traits expressed under non-limiting conditions.

Sensorial characteristic of single variety red wines from four local variants of Tempranillo

It is well-known that there is a relationship between the “terroir” and the characteristics of grapes and quality of wines. However, adequate grape variety and other cultural factors should be also taken into account

HYDROXYTYROSOL PRODUCTION BY DIFFERENT YEAST STRAINS: SACCHAROMYCES AND NON-SACCHAROMYCES AND THE RELATION WITH THE NITROGEN CONSUMPTION

Hydroxytyrosol (HT) is a phenolic compound with extensive bioactive properties. It is present in olives, olive oil and wines. Its occurrence in wines is partly due to yeast synthetise tyrosol from tyrosine by the Ehrlich pathway, which is subsequently hydroxylated to .
The aim of the present work is to study how different yeast strains can influence in the HT production and, how the different nitrogen consumption of each strain can interfere the production of bioactive compounds.

Microclimatic differences in fruit zone of vineyards on different elevations of ‘nagy-eged hill’ in eger wine region, Hungary

The Bull’s Blood of Eger (‘Egri Bikavér’) is one of the most reputed red wines in Hungary and abroad, produced in the Northeastern part of the country.