By Cornelis van Leeuwen, EGFV, Bordeaux Sciences Agro, INRA, Univ. Bordeaux, ISVV

On April 13, 2019, Professor Gérard Seguin passed away at the age of 82. Professor Seguin was a creative and enlightened researcher and a much respected professor in soil and terroir sciences at Bordeaux University. Encouraged by his mentor, the late Emile Peynaud, he developed a whole new field of research on the influence of soil and climate on vine development, grape composition and wine quality, referred to as “terroir”. As early as 1969 he published a paper in which restricted but regular water supply to the vines was shown to be a key factor in wine quality, a result which has been confirmed by many researchers ever since (Seguin, 1969). In this study, the water uptake of the vines was quantified with a neutron moisture probe, a highly innovative technique for that time. Unfortunately, this ground-breaking paper came out in a period when most European researchers published in their own language. Only in 1986 Seguin published a review paper about the effect of terroir in viticulture in English (Seguin, 1986). Seguin was also convinced that high terroir expression is only possible when grapes ripen at the end of the growing season, in relatively cool conditions (van Leeuwen and Seguin, 2006). This concept is gaining importance as the climate warms up. Seguin was one of the first researchers to study terroir on a scientific basis and certainly the very first to understand that its effect can only be understood by a multi-disciplinary approach, considering interactions between the climate and the vine and the soil and the vine. After his retirement in 1998, he was happy to see that terroir is gaining international recognition as an important aspect in winegrowing, as shown by terroir conferences organized all around the world, in Davis California in 2006, in Oregon in 2016 and one scheduled in Adelaide in 2020.

Gérard Seguin was also a highly respected professor, unanimously appreciated by his students. He took his teaching mission very seriously, spending hours on fine tuning his lectures. He was able to explain complex issues in soil science in a perfectly clear way. He was close to his students and always ready to take their defense. In the management of his lab, he left as much freedom as necessary to his staff and doctoral students to develop innovative research, but he imposed everyone to be present at the coffee break of 9 am. This was not only a moment to discuss private matters and share impressions about last night’s good bottles, but also a place where many good research ideas emerged. This is certainly a point to consider in our ever busier schedules, where time for social interactions is more and more limited. We are sad to say farewell to Professor Seguin but we are grateful for his tremendous legacy.


Le 13 avril 2019 le professeur Gérard Seguin nous a quittés à l’âge de 82 ans. Seguin était un chercheur créatif et innovant et un professeur en pédologie viticole très apprécié de ses étudiants. Encouragé par son mentor, le professeur Peynaud, il a développé un corpus de recherche très original sur les terroirs viticoles. En 1969, il y a tout juste 50 ans, il a publié un article dans la revue de l’institut d’œnologie « Connaissances de la Vigne et du Vin » dans lequel il montre que l’effet terroir peut, en très grande partie, être expliqué par une alimentation en eau de la vigne limitée mais régulière (Seguin, 1969). Le régime hydrique de la vigne a été étudié dans ce travail avec un humidimètre à neutrons, une technique particulièrement novatrice pour l’époque. Cet article n’a pas pris une ride et de nombreux chercheurs qui se sont penchés sur ce sujet depuis ont régulièrement confirmé ces résultats. Nous devons aussi à Seguin une définition du terroir qui est « un écosystème cultivé dans lequel la vigne est en interaction avec le sol et le climat » (Seguin, 1988) et la notion que la production de vins de terroir a comme prérequis une maturation en fin de saison, sous des conditions relativement fraîches (van Leeuwen and Seguin, 2006). Cet aspect de ses recherches est d’une grande actualité à une époque où le climat se réchauffe. Il s’est par ailleurs intéressé à l’effet de l’homme dans l’expression d’un terroir viticole et il était un fin connaisseur de l’histoire des vins de Bordeaux. Lorsqu’il est parti à la retraite, il y a vingt ans, il a dit dans un discours remarquable qu’il faut partir « quand on n’est plus très utile et avant de devenir nuisible » pour justifier de se retirer pleinement et de ne pas jouer les prolongations. Il continuait néanmoins à lire des publications scientifiques et il a vu avec satisfaction la notion de terroir s’internationaliser, comme en témoigne l’organisation de de conférences sur le sujet à Davis en Californie (2006), en Oregon (2016) et bientôt à Adelaïde (2020).

            Gérard Seguin était un professeur très apprécié de ses étudiants. Il savait expliquer avec beaucoup de clarté des concepts a priori un peu ingrats comme la pédologie. Il prenait sa mission très au sérieux et passait des heures à peaufiner ses cours. Seguin était proche des étudiants, et il n’hésitait pas à prendre leur défense lorsqu’il le jugeait nécessaire. Dans la gestion de son labo, il savait laisser suffisamment de liberté à son équipe et ses doctorants, mais il imposait la présence de tous au moment du café à 9 heures du matin. C’était non seulement un moment de convivialité, où on échangeait sur une grande diversité de sujets et en particulier les dernières bonnes bouteilles qu’on avait pu gouter, mais également un moment où de nombreuses idées fertiles sur de futures recherches furent trouvées. A une époque où tout va de plus en plus vite, et où on oublie parfois de prendre le temps pour la vie sociale, c’est une leçon à méditer. Seguin était un grand amateur de vin, il appréciait en particulier les portos vintage. Il avait de multiples centres d’intérêt, il aimait le sport et était passionné de théâtre. Aujourd’hui nous sommes tristes que le professeur Gérard Seguin nous a quittés, mais nous lui sommes infiniment reconnaissant pour l’immense héritage qu’il laisse. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille et ses proches.